Pourquoi « Le Manoir du diable » est un film précurseur du cinéma ?
Marc Dingreville nous parle plus en détail d’un film qui considère comme précurseur dans le monde du cinéma : « Le Manoir du diable » de Georges Méliès.
Le tout premier film d’horreur de l’Histoire du cinéma
Ecrit et réalisé par Georges Méliès, Le Manoir du diable est un film fantastique français sorti en 1896. Le cinéaste interprète lui-même le rôle du « méchant » Méphistophélès. Bien que le film ait été réalisé dans le but de divertir les spectateurs, il est aujourd’hui considéré comme étant le premier film d’horreur de l’histoire. En effet, à l’époque Méliès désire juste proposer une œuvre captivante qui surprend grâce à l’emploi d’effets spéciaux.
Cependant, le film emploie les codes de l’horreur : squelette, fantômes, chauve-souris, apparitions démoniaques, etc. A la fin du court-métrage, les explorateurs venus dans le manoir hanté brandissent même un crucifix pour chasser le diable. Cette séquence lui vaudra aussi le titre de « premier film de vampire de l’histoire ».
Le premier film qui utilise des effets spéciaux
Ce film a aussi révolutionné le secteur du cinéma grâce à l’utilisation de techniques modernes. Georges Méliès peut être considéré comme l’inventeur des effets spéciaux. Devenu illusionniste à la retraite, l’homme se prend de passion pour le cinéma, encore naissant à l’époque. Il ira même jusqu’à développer sa propre caméra avec l’aide d’un ingénieur.
Pour créer les effets visuels de son court métrage « Le Manoir du diable », il se sert de ses connaissances d’illusionniste. Il fait disparaître et apparaître des objets et des personnes grâce au principe de stop-motion. Il filme un objet avec sa caméra ; il éteint cette dernière et enlève l’objet avant de rallumer la caméra. Méliès a découvert cette technique par pur hasard. Alors qu’il tournait une scène dans les rues de Paris, sa caméra s’est coincée et il lui a fallu quelques secondes pour corriger le problème. Lorsqu’il a visionné les images, il a immédiatement été surpris par l’effet visuel que cela produisait.
Mais ce n’est pas tout, puisque le réalisateur parvient à faire voler une chauve-souris dans le cadre avant de la transformer en Méphistophélès et utilise aussi de la fumée pour faire apparaître un monstre.
Le court-métrage, d’environ 3 minutes, sort, pour la première fois, la veille de Noël 1896, au Théâtre Robert Houdin à Paris. Quatre ans plus tard, Georges Méliès renouvelle l’exploit de définir un nouveau genre cinématographique avec le film « Le Voyage dans la Lune » : la science-fiction.
